Depuis le 26 juillet 2023, un coup d’État militaire a mis un terme au régime issu de la première alternance démocratique et historique entre des pouvoirs civils à la tête du Niger.

Au nom du respect des principes démocratiques, Social Watch Bénin ne saurait ne pas dénoncer toute prise de pouvoir contraire aux dispositions constitutionnelles des États, tel que le coup d’État intervenu dans le pays frère du Niger, et soutient que le renversement d’un régime civil par des forces militaires ne saurait être une solution aux problèmes de gouvernance rencontrés par un pays .

Juste après le coup d’État, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris des sanctions drastiques contre le Niger dont la fermeture des frontières et la suspension des relations commerciales qui s’appliquent à l’ensemble des transactions, sans aucune exception, y compris, la circulation des produits de première nécessité comme les vivres, les médicaments et la fourniture de l’énergie électrique.

En dehors de ces lourdes sanctions, la CEDEAO brandit la menace d’une intervention militaire pour rétablir le Président déchu.

Au-delà des mesures individuelles et ciblées, les sanctions plus générales de la CEDEAO impactent négativement non seulement le Niger et son économie mais aussi ses voisins qui les appliquent. En effet, depuis l’embargo, le climat de bon voisinage entre le Niger et le Bénin se détériore graduellement. Les activités économiques sur le corridor routier Cotonou-Niamey sont en nette régression et engendrent ainsi, des conséquences négatives sur les opérateurs économiques et les populations des deux pays. L’impact humanitaire et économique de la mise en œuvre des sanctions de la CEDEAO est ressenti de Cotonou à Malanville et affectera les performances du Bénin. Comme le mentionne la récente déclaration des services du FMI au terme d’une mission au Bénin :

« après une performance robuste au premier semestre, l’économie béninoise est confrontée à des chocs liés à la fermeture de la frontière avec le Niger suite aux sanctions à caractère régional consécutivement au récent coup d’État dans ce pays ».

Par ailleurs, sur le plan social, il est manifeste qu’il y a des risques potentiels de tensions entre les peuples frères et amis des deux pays au regard de l’alignement du Bénin sur la position de la CEDEAO. Aussi, les communes frontalières du Bénin comme Malanville, Karimama, et par ricochet, Kandi doivent-elles s’attendre à une autre psychose en dehors du défi sécuritaire auquel elles font face.

Ainsi, Social Watch Bénin est profondément inquiet des conséquences de la mise en œuvre de ces sanctions sur les populations des deux pays frères.

S’agissant de la menace de l’intervention militaire, elle serait la pire des solutions dans le cadre du règlement de la crise politique nigéro-nigérienne. En effet, cette opération militaire de la CEDEAO aura sans nul doute, des conséquences sur le vivre-ensemble en Afrique de l’Ouest en général, et entre le Bénin et le Niger en particulier.

Les impacts négatifs d’une telle intervention sur les populations civiles du Niger et du Bénin étant imprévisibles, Social Watch Bénin recommande très vivement, la résolution pacifique de la situation par la voie diplomatique et les modes alternatifs adaptés de règlement des conflits.

Social Watch Bénin, très attaché à la promotion de la paix, facteur indispensable au développement durable des nations, invite donc, toutes les autorités des pays de la CEDEAO et celles du Bénin en particulier à ne ménager aucun effort pour privilégier, quoi que cela coûte, la voie diplomatique et autres solutions non militaires pour un règlement pacifique de la situation qui prévaut en République sœur du Niger.

Vive la paix et l’unité entre les peuples d’Afrique !

Vive les liens historiques de fraternité et d’amitié entre le Bénin et le Niger !

Vive le Bénin !

Fait à Cotonou, le 18 septembre 2023.

 

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