M. Jean-Pierre DEGUE, Secrétaire Exécutif de Social Watch Bénin, membre de la Coalition-pays, revient sur le thème de l’atelier national sur la dette au Bénin.
Au Bénin, en 2024, le thème de l’atelier national sur la dette est portée sur: “La responsabilité comme un prérequis pour la viabilité et la gestion de la dette”. Ce thème se justifie pour deux raisons: la première, le Bénin est considéré comme un “Bon élève” en matière de transparence budgétaire en 2023 donc 2ème pays, après l’Afrique du Sud selon les conclusions du rapport sur la transparence budgétaire en Afrique.
La deuxième se justifie par le fait qu’il y a eu une réforme qui autorise le Président de la République à aller sur le marché financier sans l’autorisation des parlementaires. “Et la loi lui fait obligation d’informer le Parlement dans la période de trois (3) mois. Et c’est ce qui se fait désormais. Cette situation commence par nous inquiéter ce qui fait que nous sommes revenus sur les questions de la redevabilité et de responsabilité en matière des dettes publiques”.
“A cet atelier, nous avons relevé les forces et faiblesses du cadre juridique. Par exemple, à titre de forces, puisqu’il est exigé la transparence et le reddition des comptes, le Gouvernement se dispose désormais à envoyer le Directeur général de la Caisse Autonome de Gestion de la Dette (CAGD) à cet exercice annuel qui permet de regrouper toutes les parties prenantes, notamment: les Représentants du FMI, de la Banque mondiale, des Communautés économiques regionales (Cedeao et l’Uemoa), les Responsables de la; la Cour des Comptes au niveau du Parlement, les Parlementaires, les juristes, les Universitaires, les Organisations de la Société civile et les acteurs des médias pour un exercice de redevabilité”. “C’est donc un événement annuel attend de la part du Gouvernement”.
“A titre de faiblesses, nous avons noté également que l’institution supérieure de Controle de gestion de la dette n’a pu malheureusement faire aucun audit de la dette au Bénin”.
Le plaidoyer du Secrétaire Exécutif en direction d’AFRODAD, (qui permet d’organiser cet atelier annuel), c’est de disposer des moyens nécessaires pour renforcer ces acteurs sur le rôle redevabilité qui leur incombe. La Société civile semble être plus en avance sur les informations relatives à la dette publique et même sur les dysfonctionnements qui caractérisent l’institution législative.
C’est également de développer une coalition citoyenne autour de la question de gestion de la dette. “De toute façon, au niveau national, quelque chose commence par bouger car pendant longtemps, la question de la dette passait inaperçue et n’intéresse aucun citoyen”. Alors qu’ils sont les plus touchés par le paiement de la dette à travers la fiscalité.