Secrétaire général de la campagne africaine sur la dette intitulée, “Stop the Blending”, Mame Diarra Ndiaye Sobel est revenue sur les tenants et les aboutissants de cette campagne. Au termes des trois jours de travaux sur l’approche féministe de la dette elle fait des recommandations pertinentes pour le prochain forum.
La campagne “Stop the Blending”
La campagne “Stop the Blending”, (Arrêtez la saignée ou l’hémorragie) qui est la perte du liquide précieux qu’est le sang. Et nous savons que la perte du sang peut bien entraîner la mort. “C’est toujours dangereux de perdre du sang, ça étouffe et provoque la mort. Et toutes les ressources que le continent africain est en train de perdre, tuent le continent et le prive de ses sujets. Sans la satifaction des besoins de base, de dignité et d’indépendance sociale et économique, on ne peut vivre aisément” explique Mame Diarra Ndiaye Sobel.
“Naturellement, le principe de la campagne “Stop the Blending”, c’est de capitaliser sur la mobilisation des ressources au niveau du continent en asseyant de retenir ce que nous sommes en train de perdre: des poches qui fuient! Ces fuites sont relatives à la fiscalité, aux impôts et aux capitaux. Toutes ces taxes que les institutions ne payent pas et celles au niveau national qui ne sont pas bien gérées, notamment les flux financiers illicites, etc. C’est le service de la dette qui constitue un goulot d’étranglement pour le continent” a-t-elle souligné.
“La campagne “Stop the Blending” s’adresse donc à tous ces enjeux-là de façon holistique et transversale. En 2025, les dix (10) années de cette campagne sera célébrées”.
L’approche féministe de la dette
En félicitant les organisateurs du quatrième forum, Mame Diarra Ndiaye Sobel va aborder la thématique sur l’approche féministe de la dette: “Concernant la campagne sur l’approche féministe, nous avons un mandat d’information et de renforcement de capacités, mais aussi le mandat de plaider et d’inflence. Et ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, cette conférence est si important pour le continent africain et soit menée vers une approche féministe”. Mais il que les communautés, les citoyens africains et les Gouvernements puissent se retrouver dans la notion du féministe et comprendre comment cela peut impacter la vie quoditienne des citoyens et les économies, lorsqu’on se réfère au pouvoir économique généré par la femme qui a accès aux ressources naturelles et financières dans la légalité a-t-elle précisé.
“Nous avons effectivement un travail de mobilisation à faire. Au Sénégal, nous avons oeuvrer pour que les femmes puissant aussi bénéficier des ressources extractives pour renforcer leur pouvoir économique. A travers ce système qui aide les femmes dans l’autonomisation écon*omique à sortir un tout petit peu de leur situation de pauvreté et contribue à l’éducation des filles”.
En effet, l’approche féministe prépare les institutions et les parties prenantes à l’implication des femmes dans la longue durée. “Lorsque les femmes sont éduquées et formées, elles peuvent aller loin grâce à l’architecture financière mondiale qui se dessine. La capacité fédératrice de la présente conférence qui a réussi à rassembler les grandes organisations africaines, avec des valeurs panafricaines pour travailler vers une perspective commune et harmonieux. Ça c’est une avancée!”
Cependant, on ne doit occulter l’influence institutionnelle dans la campagne “Stop the Blending”. Ses responsables ayant pris part à des instances de négociation international, ont pu influencer les mécanismes de l’architecture économique relative à la dette, à la mobilisation des ressources et aux flux financiers illicites.
Mame Diarra Ndiaye Sobel se réjouit également de ces avancées et préconise qu’il y a un travail de déconstruction à faire au niveau des femmes pour qu’elles éduquent les filles dans le même sens et les garcons dans le contexte égalitaire pour que les hommes et les femmes puissent avoir les mêmes responsabilités à la maison qu’au niveau professionnel.
Les recommandations
A la suite des analyses faites sur l’architecture de la dette dans une perspective féministe; des échanges sur la politique structurelle, des opportunités du point de vue de la mobilisation, d’identification des sujets et défis de l’heure et d’un cadre d’actions, Mame Diarra Ndiaye Sobel suggère l’adoption d’une approche programmatique à travers trois recommandations pertinentes pour des actions concrètes.
La première, la capitalisation qui consiste à mettre en place un groupe de travail pour synthétiser les conclusions du forum, renforcées par des travaux de recherches déjà existants afin de disposer de données pour proposer des plans d’actions pragmatiques, modulables dans le temps.
La deuxième consiste à mettre en place une dynamique multi-acteurs au niveau national, qui implique de façon très active les Gouvernements parce que nous avons besoin de travailler avec eux et d’en faire des aliés pour pouvoir les accompagner à la prochaine Conférence mondiale pour le financement du développement qui se prépare. “Et le Groupe Afrique doit être techniquement renforcé, accompagné et mobilisé autour des points de négociations pertinents, harmonisés et prometteurs”.
La troisième recommandation consiste à – toujours dans la réforme de l’architecture financière mondiale- formuler une demande rapide féministe conjointe. “Les organisations féministes doivent être accompagnées dans la formulation d’une demande à intégrer de facon effective, dans l’Agenda de la conférence à venir, mais aussi des institutions nationales, régionales et internationales afin de pouvoir travailler avec eux et faire entendre nos voies”.